« Qu’importe à Dieu par quelle voie nous parvenons à lui ! Et de quel bois nous alimentons le feu qui nous consume ! L’ardeur du désir compte seule. »
Christiane Singer
Avez-vous entendu le merle chanter ces temps ? Avez-vous pris le temps de l’écouter ? Si, si, en pleine ville, le matin à 5h quand tout est encore tranquille, mais aussi à 18h, dans l’agitation, le bruit et la folie du monde. Il chante, il n’a aucun commentaire sur l’endroit où il est (une antenne, une cheminée…), sur ce qui l’entoure ni sur ce qui se passe en-dessous de lui ! Il chante, et son petit corps est entièrement pris et mis en mouvement pas son chant, animé d’un élan qui est l’essence même du désir.
Le chant du merle est pour moi un des plus beaux cadeaux de la vie.
Comme un chien sur la plage, qui court, qui court sans s’inquiéter de savoir s’il est prudent pour lui de courir ainsi à perdre haleine, est-ce que son cœur va tenir, va-t’il être trop fatigué ensuite pour rentrer à la maison ?…
Ne devrions-nous pas faire comme eux ?
Oui c’est difficile, car notre tête nous raconte bien des choses, et parfois la prudence est juste.
Mais, la prochaine fois que vous entendrez le merle, ou que vous verrez un chien courir, arrêtez-vous, regardez, écoutez, laissez-vous imprégner ; retrouvez en vous ce désir intarissable malgré les épreuves, la fatigue, le découragement. Ce sont des moments qui nous nourrissent bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer.
« Désirer, c’est incanter, c’est faire lever le jour, bouillonner le monde.
Désirer, c’est se sentir magnifiquement vivant ! »Jacqueline Kelen